Pendant la 1ère Guerre Mondiale, loin du front, Mitsou, danseuse de revue à l'Empyrée Montmartre, distrait les soldats en permission. Le roman de Colette, sous-titré "Comment l'esprit vient aux filles", débute par l'irruption dans sa vie (et dans sa loge) d'un "petit Lieutenant bleu".
Mitsou est seule, assise à sa table de maquillage. Les deux jambes, ouvertes en V, demeurent rigides pour ne point «pocher» les bas au genou, mais le jeune dos ploie, et le cou se tend comme celui d'une gazelle altérée. Mitsou, immobile, n'aurait presque pas l'air vivante, si de temps en temps elle ne se poudrait la joue, n'avivait de rouge sa bouche ou n'aiguisait au crayon l'angle de l'œil. La main diligente ne pense à rien, ni le grand œil sombre et poli, ni la jeune figure morne et sereine...
Colette